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Les petits écrits de Misha

Bonjour à toi qui découvre ce blog. je fait de la poésie, des nouvelles et traits d'esprits. Mes genres sont fantastique, science-fiction et réaliste. je n'ai pas mis tout mes textes, j'en garde encore au chaud dans mon ordi. possibilité pour toi d'être mon bêta lecteur, me contacter ^^ ça sera un plaisir. je peut aussi faire des poèmes personnaliser à la demande.

Un jour d'attente

Publié le 3 Novembre 2017 par Misha in nouvelle

première nouvelle d'une saga.

j'ai eut des retour de la part d'une maison d'édition avec "une nouvelle vie". je dois m'y remettre, il y a quelque choses a modifiés! ha ha j'avais pas fait attention a certains détails ^^

Il y a huit ans déjà que j’ai terminé le lycée.

Une profonde solitude m'envahit. Un autre de ces moments horribles qui, de part en part de mon être, me fait découvrir à quel point l'humain est le plus pitoyable des terriens. Mon corps continue d'avancer dans ce chemin de ruelles qui ne sait pas changer de paysage. Toujours gris ; terne et sans vie pour la saison. Nous sommes à Paris au mois d'avril et il est treize heures. Il commence à pleuvoir. L'eau se constitue en de petites flaques éparpillées sur toute la route. En regardant mes chaussures prendre l'eau, j'avance encore. En pleine déréliction, je pense à mon amie. En tout cas c'est comme ça que je la considérais. Le souvenir de notre conversation me revient.

 

Nous sommes en fin d'après-midi, a mon retour des toilettes, je vois Camille conclure un discours. Juste le temps de m’asseoir qu’elle finit. Elle retourne à sa place en me souriant. Ses dents et la forme de ses lèvres auraient plu à n'importe quel autre garçon. Mais moi, je suis différent. C'est évident, je ne m'intéresse pas à ce genre de choses. Voilà, le coup de la sonnerie retentit. Les autres âmes me faisant office de camarades se pressent pour rejoindre la porte de sortie mais, pas la fille aux dents blanches qui m'a souri, je ne sais pas trop pourquoi. Scotché à ma place sans trop savoir pourquoi, une sorte d’envie instinctive. Elle aussi reste à sa place. Elle n'a pas l'air de se décider, moi non plus…

Peu après. Je décide de me lever pour sortir. Elle a dû m'entendre. Cette fille aux dents blanches se lève très vite et se retourne à la même vitesse. Pour n'avoir qu'une direction. Le pauvre élève resté dans la classe.

Elle ralentit.

La fille semble exprimer avec son corps une attitude que je ne connais pas. Son parcours dégagé, sa gestuelle fluide et agréable a regarder. En s'arrêtant sur ses yeux, reflétant une vive capacité d'esprit, on peut aisément l'imaginer tenir un pistolet dans la main droite. À l’affût de sa cible de courte apparition, à la moindre modification de perception des couleurs PAM ! La balle fuse, percute la cible créant un impacte parfait.

Elle est maintenant proche de moi. Sur tout le chemin son sourire est bien présent, et plus grand que d’habitude.

L'air de vouloir formuler une demande elle arrête de sourire. Après quelques seconde d’hésitation elle se remet à sourire… Je ne m'étais pas trompé.

- Veux-tu que l'on fasse un bout de chemin ensemble aujourd'hui ? Tels sont exactement les mots qui sont sortis de sa bouche. Je viens d'entendre des choses que je ne croyais pas possibles. Elle reste plantée, fixe, sans plus bouger, à attendre très sagement ma réponse.

Sans trop de conviction je lâche enfin un : « Si tu veux. »

son visage transparaît la satisfaction.

- Alors oui. On peut y aller ? Répond-elle.

- Un moment s’il te plaît. Laisse-moi me remettre de mes émotions. Tu sais je ne parle pas beaucoup aux gens et commence à ressentir de la peur pour ce qu'il peut arriver.

Je tourne les yeux dans toutes les directions afin de chercher un quelconque signe de réconfort là où il peut se trouver. Et d'un coup, naturellement. Sans fixer mon regard sur un objet, je me sens plus à l'aise. Plus aucun doute. Plus de peur. Je me souviens m'être mis à sourire. Je prends mon sac à dos sur les épaules, et nous nous dirigeons vers la porte.

Durant un long moment aucun son ne sort de notre bouche. Arrivés à quelques rues du lycée derrière nous. Mon amie dit alors.

- Je suis ravie que tu aies accepté de me raccompagner.

Phrase étonnante qui trahit à moitié son inexpérience avec les garçons. Enfin... Je le pensais ! A l'époque, je me disais que j'avais enfin trouvé quelqu'un comme moi. Il n'en paraissait rien. Je réponds avec amabilité et nous nous engageons dans un échange où chacun répond à l'autre avec franchise et sourire.

On s’entend à merveille ! Un instant plus tard, mais, qui en réalité fait trente minutes. Incroyable le temps passé avec elle ! Nous arrivons à une maison à l'angle de deux rues d'un autre quartier. On se quitte, avec la certitude réciproque de se retrouver le lendemain au lycée.

Il n'en fut rien. Le matin, je suis déjà là et il n'y a personne. Pas de fille. Sans doute ne s'est-elle pas réveillée ?

 

À la fin de la journée je me décide à refaire le même chemin pour aller chez elle. Arrivé au point de notre séparation je vis un panneau de couleur bleue et jaune marqué « À VENDRE ».

 

Marchant toujours sous la pluie, mes chaussures prenant l'eau, ce souvenir me laisse une inquiétude mêlée d'angoisse.
Je n'ai plus revécu les émotions éprouvées lors de ce moment passé avec elle. Elle me manque !

La pluie cesse, le soleil réapparaît. Enfin. Je retrouve ma bonne humeur. Une légère brise tiède se fait sentir. C'est agréable.

Je relève les yeux et vois plusieurs personnes qui marchent d’un pas semi-rapide. Les gens de Paris et leur vitesse, toute une histoire. J'essaie de me projeter plus loin dans ma trajectoire. Mon parcours se laisse difficilement entrevoir. Là où mon regard se fixe, au loin, une femme est attablée à la terrasse d’un café. Ses cheveux, cette silhouette, ne serait-ce pas elle ? Si ! J’en ai la certitude. Je cours. Toujours les yeux fixés sur elle. Je la vois sortir son porte-monnaie. Y prendre un billet et le déposer sur la table. Ce n’est pas possible ! Elle va partir et je ne la reverrai plus jamais. Je la vois qui se lève, qui part en trombe, les personnes autour d'elle la laisse passer, tel à la corrida le torero qui laisse passer le taureau par dessous la capote et se décale rapidement sur le côté. Il y a tellement de gens que je ne parviens plus vraiment à la distingué. Maintenant, elle est perdue dans la foule et moi dans ma déception. Lourd de désespoir, je ralentis le pas. Je me rapproche doucement de sa table pour y voir le ticket de caisse : couscous 9,00 sirop 2,30 total : 11,30

J’essaie de reprendre mon souffle. Mais rien n'y fait pour le moment. Je n’ai pas pratiqué de sport depuis deux ans. J’ai tout perdu. Je m’assoie sur la chaise qu’occupait celle que j'appellerai la femme aux dents blanche. Il est treize heure trente. En tout cas c’est certain, c’était bien elle. Un serveur m’aborde et me demande ce que je prends. Je lui réponds : « un souvenir fort avec son sirop au citron. » Un sourire de convenance sur le visage, il reformule en disant : « sirop de citron à l’eau ! » Il n’a pas compris. Me voila assis sur ma chaise avec ma déception comme compagne. La dernière fois, nos échanges avaient été très tendres, sa voix douce. Ça me réconforte. C’est fini, le temps de la solitude platonique. Mais, un instant après me revoilà mourant comme après la découverte du panneau « A VENDRE ».

Allez ! On se motive. Au moins, elle est vivante et c’est ce qui compte. Le simple fait d’avoir pu la revoir m’a fait très plaisir. Je bois une gorgée du sirop à l’eau. Cela me rafraîchit, j’avais la gorge sèche à cause de la course de tout à l’heure. Bref ! Où suis-je ? Je me lève pour faire quelques pas au milieu du trottoir, et me retourne pour voir le nom de l’établissement. Ah ! Ce n’est pas banal.

Je me rassois à ma place. Que faire maintenant ? Ah oui ! Mon rendez-vous de cette après-midi.

 

En fin de journée, je reviens dans ce boui-boui. Ma place de tout à l’heure est libre. Je m’y précipite. Le même serveur se présente a moi.

- Ce sera monsieur ?

- Un demi, s’il vous plaît.

Je regarde le ciel. Aucun nuage. Il commence à s’assombrir. Je ressens comme plus tôt une brise, mais plus froide. L’arôme de la menthe se fait doucement sentir dans le restaurant. Je repense à la femme. Très belle femme. Je me rappelle de son nom Camille Stone. Il lui va si bien. Je prends mon bloc-notes et me mets à réfléchir à ce que je pourrais écrire à son propos. J’aime écrire, jouer aussi, alors pourquoi ne pas faire un petit poème sur elle. Je vais bien finir par trouver quelque chose. C.A.M.I.L.L.E S.T.O.N.E, 12 lettres.

Plus tard voila le travail terminé.

 

Cela est clair que tu est belle !

Avant tout je veux être près d’elle,

Maintenant je pense à elle, la vie

Idée folle ici du pont levis.

 

La vision de toi, tu m’a donné

L’image d’une femme qui s’en est allé.

Et ce pont qui s’est levé bien haut.

Sait à quel point elles coulaient ; les eaux !

 

Tu me seras une femme aimée

Ou bien tu me seras vanité ?

Nul ne sait si je te reverrais.

Et tu la femme de ma virée ?

 

Bon ce n’est pas du Rimbaud ou du Prévert, mais je pense que je me débrouille. L’admirable Camille.

 

Le lendemain matin je me réveille dans mon lit. Je souffle. Allez mon pauvre on y vas pour cette nouvelle journée. On est samedi aujourd’hui.

Je prends un rapide petit déjeuner puis emporte avec moi un livre. Extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq.

Je retourne au restaurant. Toujours à la même place. Le garçon approche, je lui demande un café-Père Lachaise.

Le café arrive, j’y mets un demi-morceau de sucre. Je touille. Je patiente, j’aime le café mi-froid. Je ne sais pas pourquoi. C’est pour moi la « toute juste température ». J’en bois une petite gorgée. Sors le livre de ma poche, le mets sur la table, souffle un bon coup pour me donner de l’énergie. Puis, je tourne les pages au niveau du marque-page. Je commence à lire.

«[…] de nos jours tout le monde a forcement, à un moment ou à un autre de sa vie, l’impression d’être un raté [...]» Ce n'est pas si faux ! Il y a longtemps que cette vérité s’est révélée à moi.

 

Ma lecture avance bien et il est maintenant assez tard dans la matinée. Je lève les yeux de mon bouquin pour souffler un peu. C’est bien là le seul marathon que je puisse faire. Un marathon de la solitude. Je reprends la course.

 

Ah ! Apparemment j’arrive à un passage plus propice à cette brise tiède. « […] Le doux miel de l’humaine tendresse [...]». À n’en pas douter, Michel s’exprime avec talent. Je suis très content de lire cette phrase. C’est en effet un doux réconfort qui cette fois m’envahit. Je suis peut-être un peu trop sensible. Je quitte à nouveau le livre des yeux, pour les lever vers le ciel.

Aïe ! Le soleil m'éblouit mais aussitôt, une silhouette proche de moi me le cache. Le temps d’ouvrir les paupières et j’entends :

- Veux-tu que l'on fasse un bout de chemin ensemble aujourd'hui ?

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