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Les petits écrits de Misha

Bonjour à toi qui découvre ce blog. je fait de la poésie, des nouvelles et traits d'esprits. Mes genres sont fantastique, science-fiction et réaliste. je n'ai pas mis tout mes textes, j'en garde encore au chaud dans mon ordi. possibilité pour toi d'être mon bêta lecteur, me contacter ^^ ça sera un plaisir. je peut aussi faire des poèmes personnaliser à la demande.

une nouvelle vie

Publié le 3 Novembre 2017 par Misha in nouvelle

Deuxième de la saga

Il a fini de pleuvoir.

À la fin de mon couscous du vendredi au Djudjura, je me décide à prendre un dernier verre. Je me déplace pour m’asseoir tranquillement sur une table en terrasse. Ma commande arrive. Le serveur :

- Sirop de citron à l’eau pour madame ! dit-il avec le sourire.

Je réponds merci avec le même sourire.

- Je vous en prie.

On est vraiment bien dans ce restaurant. Les tenanciers sont sympas, la clientèle souvent la même mais on la voit parfois se renouveler. Certains habitués ont leurs rituels. D’autres ont leurs petits et grands caractères, on les connaît bien, ceux-là. Le café a toute une histoire.

Deux glaçons dans le verre, tout juste ce qu’il faut.

Il y avait de la pluie aujourd’hui mais ce n’est pas grave. Nous sommes en avril, il fait plutôt agréable pour la saison. Et puis maintenant il y a une éclaircie. Je croise mes jambes. Je touille mon sirop. Y prends une gorgée. Soudain, la chanson « […] » se fait entendre. C’est mon téléphone qui sonne. D’après le nom qui s’affiche, c’est madame Duprès. C’est assez étonnant qu’elle m’appelle. Je décroche.

- Allô ? Dis-je un peu bas.

- Oui bonjour madame Stone je vous appelle car vous n’êtes pas venue à notre rendez-vous. Je viens vers vous pour savoir si vous allez bien ?

- Notre rendez-vous ?! Toujours étonnée.

- Oui aujourd’hui à 13h15. dit-elle avec un professionnalisme rempli de douceur. Comme je ne vous voyais pas je me suis inquiétée !

Très gentille cette dame.

- Ah oui ! Merci. Je me dépêche, j’arrive ! Dis-je à la hâte.

- Je vous attends.

- À tout de suite. Dit avec conviction et pas des moindre.

J’avale rapidement l’intégralité de mon verre. Le repose avec force, puis prend mon portefeuille pour y sortir un billet de vingt euros. Je viendrai récupérer la monnaie plus tard. Je connais les tenanciers et ils me connaissent. Je cours.

Arrivée dans le métro, je sais que j’ai encore un bout de chemin à faire. Je suis assez agitée. Pour tenter de me calmer, naturellement je me remémore un souvenir agréable. Ô Douces années de mon adolescence :

 

 

Au réveil. Je me sens reposée. Comme à mon habitude, le matin, j’ouvre mon esprit à la vie. Tout d’abord, physiquement je laisse passer la lumière par la fenêtre. Puis, je fais mon lit. Mon grand lit. Une fois terminé, je me place devant la fenêtre, tends les bras de part et d’autre de mon corps, comme si je voulais toucher les murs opposés de ma chambre. Je tourne mes poignets. Puis tends mes doigts, paumes tournées vers la fenêtre. J’inspire rapidement un grand bol d’air, pour ensuite l’expulser tout doucement de mes poumons. Le tout : trois fois.

Je vais dans la salle de bain. Une demi-heure plus tard, j'ai terminé. Maintenant me voila prête pour le petit déjeuner. Mon père et ma mère sont déjà à table, dans la cuisine. Je leur fais la petite bise matinale. Je prends ensuite sur la pointe des pieds mon bol dans le placard. Et zou ! Dans le frigo : le lait. Les céréales sont sur la table. Je me sers.

Nul besoin de paroles dans ma famille. On se dit tout avec le regard et les mains. Ils sont en forme ce matin. Mon bol terminé, je quitte la table avec un regard d'au revoir adressé à mes parents. Ils me le rendent avec un grand sourire.

 

C’est le dernier jour d’école pour moi. En chemin, je me rappelle avoir pensé à mes parents : la chance que j’ai de les connaître et qu’ils m’aient élevée. Je suis gâtée. D’autres enfants n’ont pas de père ni de mère. Parfois un des deux… Cela ne les empêche pas de réussir dans la vie. Moi, on peut dire que je me débrouille bien pour l’instant : des notes excellentes, de bonnes appréciations, très sociable. Un peu parfois envie de tout faire exploser mais bon, ça on va dire que c’est normal ! Heureusement que les livres détendent. Une bonne histoire avec des intrigues intéressantes, et on vas dire que le roman fait son effet !

Je me souviens. Au début, mes parents m’ont donné quelques pistes pour bien se comporter dans la vie. Mais après, j’ai dû me débrouiller seule, c'est normal.

Je les aide de temps en temps en faisant le lien entre eux et le monde des entendants. Je leur fais la traduction avec les professeurs par exemple. Sinon, ils savent s’en sortir par eux-mêmes. Ce sont mes exemples.

Arrivée à l’école, je vois mes trois meilleures amies au même endroit comme chaque matin. Je cours vers elles pour leur faire à chacune un câlin et a une que j’aime par dessus tout, je lui fait un smac puis l’enlace. Aujourd’hui est un jour spécial. Elles vont me manquer. On se dirige ensuite vers le lycée.

 

Dans la salle du dernier cours de la journée, le professeur me donne la possibilité de dire au revoir à toute la classe. Je me lève pour prendre la parole. Me place devant le bureau du prof en face de mes camarades.

A la fin de mon intervention, Adrien Daganaud revient dans la classe, et rejoint sa place. Je retourne m’asseoir en lui souriant.

Le professeur nous souhaite une bonne soirée et à demain pour les autres. La sonnerie retentit. Je stresse. Je veux à tout prix dire au revoir comme il le faut à Adrien. Je le reverrai peut-être. Allez ! Il faut y croire et pour ça je vais lui donner la meilleure image possible comme ça il pensera à moi et comme ça on se reverra. C’est obligé !

Il n’y a déjà plus personne dans la salle. À part Adrien, je le sens derrière moi. Ah ! Mais je l’entends aussi, le voila qui se lève, donc vite je me lève aussi. Je me sens d’instinct légère à ce moment-là. Fraîche, vivante. Je veux plaire. Je marche sereine vers lui. Très à l’aise. À son niveau. Ah ! Je fatigue. La journée a été dure. Je me ressaisis. Je lui demande

- Veux-tu que l'on fasse un bout de chemin ensemble aujourd'hui ?

Qu’est-ce qui me prend ? J’ai été tellement franche que ça m’a étonnée. Il a ce pouvoir sur moi.

j’attends sa réponse.

Peu après j'entends un « si tu veux ». Il se décide à aller vers la sortie. On y va ensemble. Dehors, avec la lumière naturelle du soir, il apparaît plus beau que d’ordinaire. Il faut dire que je suis près de lui. Ses cheveux sont coiffés avec les doigts et son apparence un peu négligée. Mais tout son ensemble lui donne un côté charmant qu’apparemment je suis la seule à déceler. Contente pour moi. On reste un moment à ne pas s'adresser la parole puis je me lance. Vu ses réactions, il aime assez bien ma voix, tant mieux.

 

Nous avons discuté pendant longtemps et cela m'a été très agréable. On a du feeling lui et moi. Dommage de le quitter vraiment si tôt. J'ai été bête de ne pas lui avoir parlé avant.

Nous somme devant chez moi. Je ne lui dis rien sur mon départ.

Voilà. On se fait la bise et je lui donne un dernier sourire.

 

Franchissant la porte d'entrée, je vois ma mère avec ses foutus tuyaux dans le nez reliés à la bouteille d'oxygène. Elle est en phase terminale, dans son fauteuil roulant.

On a vraiment pris la bonne décision de partir en Roussillon. Cela lui fera du bien et puis c'est sa décision.

Le soir même on installe le panneau d'indication de vente de l'appartement. Puis le lendemain, on part.

 

Arrivés à Vernet-les-Bains nous nous somme arrêtés à la résidence du Canigou pour y prendre deux chambres pour une semaine. Mon père et ma mère ensemble, puis moi, à côté d'eux. Après s’être bien installé, on se dirige vers la place du village.

Beau cercle de dalles marbrées. Cela me rappelle des souvenirs : une fois j'ai fait de la tyrolienne, quelle incroyable sensation de liberté. Peut-être que si ma mère a choisi cet endroit, c'est parce qu'elle a été témoin de la découverte pour moi de cette sensation. Elle tourne la tête de gauche à droite pour voir ce qui a changé, mais rien exprime-t-elle, elle en est heureuse. Puis, on la met au centre de la place. On la fait tourner pour lui faire voir tout les environs. Puis, plus rien. Elle s'en est allée.

Je reste dans la région et termine ma scolarité au lycée de secteur.

 

 

Dans le métro, j'arrive à la station […]. Je descends en marchant vite. Prends la première sortie puis quelques pas plus tard, j'arrive a mon rendez-vous.

- Bonjour madame Duprès, toutes mes excuses pour mon retard, j'avais l'esprit ailleurs.

- Je vous en prie, installez-vous, respirez profondément. Nous pouvons commencer ?

- Oui, c'est parti !

 

Le soir même, arrivée chez moi je ne sais pas pourquoi, je repense à Adrien.

 

Comme chaque samedi j'ai fait la grasse matinée. On est un peu avant midi. Je sors ! Je vais au restaurant d'en bas de chez moi.

Mais qui je vois en terrasse ? ADRIEN !

 

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